L'Histoire sans Fin par Michael Ende
L'Histoire sans Fin de Michael Ende, Die Unendliche Geschichte, est un roman fantastique allemand publié en 1979 que a connu un relatif succès dans les années 80. Ainsi, à ce jour, trois films et deux séries animées sont tirés de l'oeuvre originale.
Le livre se découpe en deux. La première partie correspond à la vie plus ou moins monotone de Bastien Balthazar Bux, un jeune garçon mal dans sa peau, la deuxième correspond au voyage qu'entreprend celui-ci dans le livre.
Bastien vient de redoubler, les enfants de sa nouvelle classe se moque de lui à cause de ça. De plus, il est un peu bedonnant ce qui n'est qu'une cause de raillerie supplémentaire. Sa mère est morte depuis peu, il vit avec un père relativement absent qui ne semble pas le comprendre. La seule chose qui lui permet de garder la tête hors de l'eau, ce sont livres qu'il affectionne.
Un jour, Bastien en tentant d'échapper à la cruauté de ses camarades avant la classe, se réfugie dans une vieille librairie. Le libraire, M. Koreander, semble assez antipathique et abandonne le jeune garçon dans la magasin assez rapidement en raison d'un coup de téléphone. Bastien découvre alors le livre que le vieil homme lisait l'Histoire sans Fin. Cet énorme livre attire inexorablement le jeune Bastien qui finit par succomber à la tentation en s'enfuyant avec le livre.
Arrivé à l'école, Bastien n'ose pas entrer en classe en raison de son retard. Il part donc se cacher dans les greniers de l'école pour commencer la lecture d'un livre étonnant.
Avec Bastien nous découvrons le Pays Fantastique, ses peuples surprenant, et la Petite Impératrice qui siège du haut de la Tour d'Ivoire. Cependant, un mal ronge le pays, une terrible maladie fait disparaître les êtres qui peuplent ce monde. La Petite Impératrice, qui est aimé de tous en raison de sa forte empathie envers tous ses sujets, est elle même atteinte par cette peste.
Elle charge un jeune guerrier peau verte, Atreju, de partir à la recherche d'un remède à ce mal. Celui-ci découvre alors que le Pays Fantastique existe grâce aux rêves des hommes, mais que ceux-ci en ne rêvant plus privent le pays de la vigueur. Il faut qu'un enfant du monde des hommes vienne dans le Pays Fantastique et qu'il donne un nouveau nom à la Petite Impératrice.
Mais Bastien ne veut pas être l'enfant qui sauvera ce monde, il pense qu'il n'est pas cet enfant parce qu'il est insignifiant. Il se retrouve finalement dans ce monde en proie à l'effacement. Mais trop de choses ont disparu, le jeune Bastien doit le reconstruire.
Il commence par transformer son apparence, il passe du jeune garçon bedonnant au jeune homme à l'allure d'un prince oriental. Il crée des lieux merveilleux, ou transforme les choses. Il permettra par exemple à sa mule de trouver l'amour avec un étalon, et d'avoir des petits bien que les hybrides soient stériles.
Mais à chaque fois qu'il invente quelque chose au Pays Fantastique, il abandonne un souvenir de sa vie dans le monde des hommes, si bien qu'il finit par ne plus savoir qui il est. De plus, la sorcière Xayide l'influence à un point qu'il monte une armé afin de prendre le contrôle du pays.
Atreju le combat férocement et parvient à lui faire retrouver un de ses anciens souvenirs qui lui permet alors de rentrer dans notre monde. Son père l'attendait, cette fugue dans l'autre monde lui à permis de comprendre dans quelle détresse se trouvait son fils. De plus, Bastien a pris confiance en lui lors de ce voyage de l'autre côté du miroir ce qui lui permettra de mieux appréhender ses relations avec les autres...
Ce livre est très bien écrit. Michael Ende écrit avec une certaine fougue qu'il maîtrise parfaitement. Son histoire très complète laisse de très nombreuses perspectives. Le subjectif est de mise. En effet, à de nombreuses reprises, le lecteur quitte un personnage ou un lieu sans savoir ce qu'il va advenir. Ainsi, c'est au lecteur d'imaginer ce qui va arriver. L'auteur du livre a imaginé un monde aussi complexe que fictif qui renvoie à de nombreuses notions telle que l'onirisme et le lien d'interdépendance entre le croyant et la croyance.
Ainsi, nous venons à nous demander si Die Unendliche Geschichte n'est pas une magnifique allégorie de notre société actuelle. Une question se dégage alors de ce livre. La croyance peut-elle perdurer alors qu'il n'y a plus de croyants ? La profondeur de cet ouvrage est insondable tant la valeur théologique y est importante. On retrouve au grès des superbes mots employés une poésie harmonieuse pleine d'une symbolique naturaliste, un peu comme dans Le Seigneur des Anneaux de Tolkien. De plus, la question du pouvoir est également traité et donne raison à Lord Acton ''Le pouvoir corrompt, le pouvoir absolu corrompt absolument''.
L'Histoire sans Fin est magnifique et sa portée est bien plus importante que quiconque pourrait le penser...